Sans doute parce que les guerres et les conquêtes territoriales résultent d’un ennui et d’une testostérone poussés au maximum chez leurs instigateurs que bon nombre de pays apparus suite à ces motifs allaient être amenés à tomber tôt ou tard.
C’est en substance par ces mots que Bjorne Berge introduit son ouvrage bâti sur l’analyse de timbres, outil qu’il appuie par des témoignages littéraires et des interprétations historiques a postériori pour relater la naissance et la mort de ces quelques cinquante états.
Le plan est chronologique et détermine six périodes dont les bornes ne sont pas expliquées (1840-1860, 1860-1890, 1890-1915, 1915-1925, 1925-1945, 1945-1975).
Les textes sont très bien rédigés (et très bien traduits), ponctués d’anecdotes et nous renseignent sur les diverses causes de la chute de ces états : mauvais choix stratégique de l’emplacement géographique comme pour la colonie française de Obock près de Djibouti gênée par les tempêtes, faillite financière comme pour l’île de Vancouver, mort du dirigeant comme à Sedang en Indochine…le plus souvent, la disparition se faisant, avec plus ou moins de difficulté, par l’intégration au pays devenu indépendant.
Assurément un livre pour les historiens intéressés par la thématique de la colonisation mais difficilement un « atlas » dans la mesure où chaque notice ne comporte qu’une simple carte de localisation de l’état concerné et d’une ville principale. D’autres cartes auraient été intéressantes, a minima un planisphère général qui aurait permis d’apprécier que, si aucun continent n’a été épargné par ces questions de pays rapidement nés et rapidement disparus, certaines zones du monde en ont compté plus (abords de la Méditerranée, Asie du Sud Est, Europe du Nord…) que d’autres (Afrique Centrale et du Sud, Amérique Centrale et du Sud).
C’est là la limite de certains atlas justement « hors collection » chez Autrement comme nous l’avions déjà remarqué pour cet atlas de la France mystérieuse.