Ce court roman raconte une semaine vécue par Lilas membre du personnel de l’ambassade de France en Haïti en 1991. Alors que se déroule le coup d’état militaire qui met fin à la courte présidence de Jean-Bertrand Aristide, choisi en raison de sa personnalité charismatique pour l’élection présidentielle de 1990 par le Front national pour le changement et la démocratie (FNCD) contre Roger Lafontant ancien chef des macoutes, hommes de main sous le règne des Duvalier. Aristide, investi le 7 février 1991, est renversé le 30 septembre 1991, coup d’état qui marque le rejet du nouveau président par l’armée et par les élites économiques traditionnelles.

Le roman rend bien le climat de violence haïtien, les difficultés de communication, les tensions diverses et l’ingérence américaine. Il présente aussi de façon réaliste la relative déconnexion entre le pays réel et le personnel des missions diplomatiques « retranché » dans les beaux quartiers de la capitale1, Petion-ville, loin du tumulte et de la violence de la basse ville ou de « Cité Soleil »2. Le lecteur sera aussi entraîné à Jacmel, dans le sud du pays, une occasion d’approcher un programme d’aide de la France entre collaboration technique et concurrence France-Etats-Unis.

Ce n’est bien sûr qu’un roman dont l’intrigue n’est pas très originale mais sa lecture est agréable et pour peu que le lecteur soit attentif aux divers personnages, aux situations c’est une première approche d’Haïti avant d’autres découvertes dans la littérature haïtienne3.

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1 Sur Port-au-Prince voir Géographie de la ville en guerre :

2 L’un des plus vaste bidonville de Port-au-prince

3 Parmi les auteurs les plus connus : Lyonnel Trouillot, Yanick Lahens, Jacques Stéphen Alexis, Jacques Roumain, Dany Laferrière, Franketienne ou Mimi Barthélémy

Déjà présents dans la cliothèque : Haïti, soleil noir, pour les jeunes lecteurs : Princes des Fatras