Erik Orsenna est un auteur prolifique. Il propose dans La chanson de l’eau un court récit inspiré des collections du musée des confluences de Lyon.
En 2020-2021, le musée avait lancé un projet en direction des scolaires : « Accompagnés des écrivains de l’association Les Artisans de la Fiction, Lionel Tran et Frédérick Houdaer, les élèves élaborent de courtes histoires où le travail de la description et le développement d’un personnage résonnent avec l’objet choisi par la classe » en écho à la La Collection Litteraire Recits Dobjets dont le dernier opuscule est La chanson de l’eau par Erik Orsenna.
On sait l’intérêt qu’il porte à l’Afrique Madame Bâ (Fayard 2003), Mali, ô Mali (Stock 2014) et ses enquêtes dans la série « Petit précis de mondialisation » : L’Avenir de l’eau (2008), Voyage aux pays du coton (2006) ou plus récemment La Terre a soif (2022).
Il répond ici à la sollicitation du musée et propose un conte inspiré d’un instrument sacré du Gabon, la harpe ngomb. C’est une jeune illustratrice d’origine gabonaise, Maya Mihindou qui illustre ce petit album des éditions Cambourakis Les clionautes ont déjà chroniqué : Insectes de Régina Hofer, Leopold Maurer (2021), L’Excursion de Emma Adbåge (2022), Deux ans dans les rangs d’Aya Talshir (2022), Nous sommes encore en vie Notes sur le système australien de détention des migrants, de Safdar Ahmed (2022); petit par la taille (140 x 180 mm) et le nombre de pages : 24.
D’abord l’objet, la harpe ngomb est un instrument présent dans une vaste région, depuis l’Afrique des Grands Lacs jusqu’à l’océan.
L’auteur nous fait entrer dans la famille de Moussa, une famille qui vit à Kinshasa, sur les bords du fleuve Congo. Dans cette famille, de père en fils, on fabrique des instruments de musique. L’atelier un joyeux bric-à-brac dans lequel s’épanouit Moussa qui tente de faire oublier sa surdité à son grand-père. Un jour, il trouve une vieille harpe… sacrée, déposée dans le courant du fleuve, elle entraîne le lecteur vers la philosophie.
« Et si la musique n’était rien d’autre qu’un sourire… » (p. 20)