Les locataires de la Maison-Blanche se succèdent avec leur personnalité, leur surnom, leur projet politique. Mais que retient-on d’eux encore aujourd’hui ? Cet ouvrage dresse le portrait, au sens propre comme au sens figuré, des 45 Potus (President of the United States) jusqu’à Trump.
On découvrira, au fil des pages, une sorte de fiche d’identité pour chacun des présidents qui mélange habilement textes et images, avec une palette réduite à huit couleurs, la plupart du temps.
A la suite du portrait en pleine page figurant toujours en verso, une à cinq pages sont consacrées à chaque Potus en fonction de leur notoriété. L’agencement éditorial se présente un peu à la manière des quotidiens d’antan qui donnaient à voir une actualité composée d’une multitude d’informations, par l’accroche de titres plus ou moins gros, au sein d’articles juxtaposés sur une même page. Construit comme un mur collaboratif d’aujourd’hui, où l’on épingle des notes, Hervé Bourhis scénarise et illustre des contenus multiformes. On distingue donc un système de compartiments, moins de dix, contenus sur une page, qui livre des informations de tout ordre.
Des rubriques récurrentes apparaissent : « C.V. », « first lady », « vice président », « pendant ses mandats ». Des citations ou petites phrases, des anecdotes agrémentent ce livre singulier. Quelques notes d’humour sont placées ça et là, en faisant parler les personnages, parfois de manière anachronique.
Ces présentations des 45 mandatures offrent une déambulation récréative, mais fiable, dans l’histoire des États-Unis.
Cet ouvrage ludique foisonne d’informations diverses. En voici quelques exemples pour les XVIIIe et XIXe siècles :
Plusieurs présidents (Washington, Jefferson, Madison, Jackson, Tyler, Polk, Taylor) ont possédé des esclaves. Cela s’explique d’autant plus facilement que certains sont planteurs, à une époque où la traite négrière est encore bien active au tournant du XVIIIe et XIXe siècle. Par la pratique de l’esclavage parmi les élites politiques, la démocratie américaine naissante qui affirme l’égalité de tous les hommes, se retrouve confrontée à un dilemme !
Washington devient la nouvelle capitale des USA en 1800. Adams, deuxième Potus, inaugure la résidence présidentielle qui sera surnommée « Maison-Blanche » en 1811. Durant le mandat de Jefferson, l’Ohio devient un nouvel État dans l’Union. La Louisiane est vendue en 1803 par la France. Madison est un des principaux concepteurs de la Constitution américaine. Il introduit les dix premiers amendements (Bill of rights). Uncle Sam remplace Columbia pendant la guerre anglo-américaine. La Louisiane et l’Indiana intègre l’Union. Monroe (5e Potus) est le dernier président à avoir été officier durant la guerre d’indépendance. L’esclavage est interdit dans les États du Nord en 1820. En 1817, la Maison-Blanche est reconstruite partiellement après l’incendie de 1814. L’Espagne cède la Floride (pour 5 millions de $). L’Alabama, l’Illinois, le Maine, le Missouri et le Mississippi sont de nouveaux États à l’époque de Monroe. Andrew Jackson signe en 1829 l’« Indian Removal Act » déportant 80 000 indiens. Van Buren est le premier président né américain. Harrison est le premier à avoir été photographié. Son mandat ne dure que 30 jours, il meurt d’une pleurésie en 1841. Son vice-président, Tyler lui succède. Le Texas est annexé. Taylor est le deuxième président à mourir en fonction. Fillmore, son vice-président, accède à la Maison-Blanche. Le parti républicain naît pendant la présidence de Pierce, en 1854. Buchanan doit faire face à une crise importante avec la sécession des États du Sud. Lincoln, 16e Potus et premier président du parti républicain, arrive au pouvoir dans un contexte particulièrement difficile. En pleine tourmente de la guerre civile qui fait 620 000 morts, il fait voter en 1861 le treizième amendement qui aboli l’esclavage aux USA. Il met aussi un terme à la guerre de Sécession. Johnson n’aura pas la popularité de son illustre prédécesseur : il refuse la citoyenneté aux Américains noirs. Grant, président au moment du centenaire du pays, amorce la reconstruction de l’Union. En 1877, pendant le mandat de Hayes, les États du Sud instaurent la ségrégation raciale. Garfield meurt des suites de ses blessures après un attentat (1881). Cleveland inaugure la statue de la Liberté de Bartholdi en 1886. L’électricité est installée à la Maison-Blanche à l’époque d’Harrison (petit fils de William Harrison, 9e Potus). Mac Kinley marque le début de l’impérialisme américain. Il assure deux mandats mais sera assassiné en 1901 par un anarchiste. Son vice-président, (Théodore) Roosevelt entre en fonction.