Un roman graphique à propos de l’agroécologie qui invite à un voyage au Québec.

Stéphane Lemardelé est auteur et illustrateur. Ce Normand vit désormais au Québec. Il témoigne de ses rencontres avec des producteurs de la région au Sud-Est de Montréal, non loin de la frontière avec les États-Unis, des néo-ruraux comme Christiane Marcotte un « pousseux d’ail » dont l’année de culture rythme l’ouvrage.

La BD retrace, pour les premiers installés en agriculture, la prise de conscience de la mal-bouffe au moment de l’exposition universelle de 1967. L’ouverture du Québec sur le monde s’est accompagné d’un retour à la terre de jeunes urbains, plutôt intellectuels, un mouvement caractérisé par une convivialité militante.

Les débuts souvent difficiles, n’ont pas découragé ces nouveaux paysans, qui ont cherché à se former à l’agriculture biologique et qui ont trouvé des débouchés, notamment dans la restauration et les circuits courts. Un mouvement que l’on retrouve en EuropeLes clés des champs – L’agriculture en questions, Thierry Doré, Olivier Réchauchère, Philippe Schmidely, Editions Quae, 2008 – Paysans mutins, paysans demain. Pour un autre politique agricole et alimentaire, Gérard Choplin, Éditions Yves Michel, Gap, 2016 – Petit Traité du jardin punk et autres ouvrages…, éd. Terre vivante, coll. « Champs d’action », nov. 2018 [Éric Lenoir, Petit traité du jardin punk. Apprendre à désapprendreJean-Jacques Fasquel, Carnets de wwoofing. Partager le quotidien des fermes bio Louise Browaeys, Permaculture au quotidien. Jardin, santé, gouvernance, développement personnel, éducation, cuisine]

 

Après un court encart sur l’histoire de cette rive du lac Champlain, l’auteur propose une galerie de portraits et quelques citations à propos d’agriculture, de faim dans le monde, de souveraineté alimentaire qui viennent ponctuer le récit.

Si l’ouvrage si situe bien au Québec, les questions posées sont aussi celles qui se posent dans les campagnes françaises : agriculture familiale contre grandes exploitations, difficile installation des jeunes sur de petites surfaces, réglementation favorable aux grosses exploitations défendues par un syndicat majoritaire (il est même obligatoire au Québec), difficultés pour le passage de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique.

Quelle place pour les alternatives et les nouveaux chemins : Agriculture urbaine, élevage des insectes à vocation alimentaire.

Pour le dépaysement John M. Rhicard et Diane Jones-Rhicard expliquent la cabane à sucreExtraction du sirop d’érable p. 136-142.

 

Ce roman graphique tente de répondre à la question que pose Jean-Martin Fortier à la page 61 : « Pourquoi ne peut-on pas choisir comment nourrir nos enfants ? »