Cette BD est le 5e tome de la collection, en 12 volumes, consacrée par Glénat à la France-maçonnerie. Cette collection est dirigée par Didier Convard, franc-maçon lui-même. Le 1er tome avait été préfacé par Pierre-Marie Adam, Grand Maître de la Grande Loge de France. Cette collection est donc validée et encouragée par cette loge, la première de France, membre du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Il est important de démarrer cette présentation par ce rappel : si l’objectif est officiellement de raconter de grands événements de l’histoire de la franc-maçonnerie, et pour cela faire appel à des initiés de la Loge, il est légitime de se poser la question d’une volonté prosélyte derrière une telle aventure éditoriale.
Cette ambition de vérité et de « transparence », même si ce dernier mot peut parfois être étranger à la franc-maçonnerie par nature, est présente dans le dossier en fin de BD. Chaque tome sera accompagné d’un carnet de quelques pages remettant l’histoire que l’on vient de lire dans un contexte plus global, mettant en avant le rôle des francs-maçons dans l’aventure de la société humaine moderne, expliquant certains rites ou références religieuses… Libre à chacun ensuite de se faire son propre avis.
Ce 5e tome est scénarisé par le directeur de cette collection, Didier Convard. Au dessin, nous retrouvons Vincent Wagner, déjà présent sur le 3e tome de la série. Le volume se veut aussi richement documenté et édité que les précédents. Il faut néanmoins signaler, de ci de là, quelques fautes d’orthographe évitables et quelques problèmes de typographie, mais l’ensemble reste de bonne facture.
Ce volume nous permet de suivre la vie de John Blod, franc-maçon de Londres, héritier et rentier quelque peu déconnecté de la réalité de la vie, roi des tavernes, qui fuit la ville après avoir avoir commis un meurtre et un vol au sein de sa propre loge. Persuadé d’être maudit, sa fuite prend une autre tournure lorsque son bateau est pris dans une tempête. Tombant à l’eau avec un compagnon de voyage et de fortune, Alan, rencontré sur les docks londoniens, il se réveille au sein d’un campement indien, s’interrogeant sur le sens de sa vie et du vol qu’il a commis, celui de la pierre d’Hiram.
Le dossier de fin d’ouvrage est cette fois consacré à la franc-maçonnerie aux Etats-Unis. Il comporte, comme à chaque fois, de nombreux documents et anecdotes, laissant beaucoup de place à la présence de francs-maçons dans la construction des Etats-Unis à la fin du XVIIe siècle. Parmi ces petits articles, un est particulièrement saisissant, celui sur la franc-maçonnerie noire américaine qui mériterait sûrement un plus grand approfondissement (peut-être dans un prochain tome?).
Comme pour les autres tomes de la série, il faut noter la grande qualité de ce travail autour de la franc-maçonnerie. Les dessins sont élégants et fluides, le rythme soutenu. Le personnage principal est travaillé en profondeur et les personnages secondaires ont bien leur place. Au final, un beau volume qui a toute sa place dans cet ensemble.
Présentation de la BD sur le site de l’éditeur.
« Danse avec une louve. 1673, Londres. Le Franc-Maçon John Blod est beaucoup de choses, mais il n’est en aucun cas l’incarnation des principes humanistes de sa confrérie. Rentier désargenté, il dilapide sa fortune dans des agapes sans fin et ne sait que boire davantage pour oublier la perte de toutes ses liquidités… Un soir, plus désespéré que jamais, il commet deux crimes qui l’obligent à embarquer dans un bateau pour l’Amérique. Comme un coup du destin, son navire coule après dix semaines de voyage et, sur la plage où il échoue, des indiens le recueillent pour le soigner. C’est le début de la rédemption pour John. Lui qui avait perdu foi en l’humanité, il se met en quête de sens et de beauté. Aux côtés de sa nouvelle tribu, il réalise un examen de leurs rites qui le laisse perplexe : ils ressemblent à s’y méprendre aux gestes maçonniques sacrés… Est-ce une preuve de l’universalité du message des frères qu’il a abandonnés ? Aventure, découverte et contemplation au cœur du Nouveau Monde… L’Épopée de la Franc-Maçonnerie continue de nous narrer les grands événements fondateurs de la fameuse, mais non moins mystérieuse, organisation des Francs-Maçons. »
Présentation de l’auteur sur le site de l’éditeur.
« Né en 1950, Didier Convard débute comme dessinateur et crée plusieurs personnages dont Isabelle Fantouri, animée à quatre mains avec André Juillard. Il crée Cranach de Morganloup avec Jean-Luc Vernal dans Tintinen 1982. Aux éditions Glénat, il succède à François Bourgeon sur Brunelle et Colin. Il écrit et dessine Les Héritiers du Soleil dans Vécu et Chats dans Circus (publiée en albums chez Glénat puis Dargaud). Scénariste, il écrit Neige pour Christian Gine dans Tintin puis pour Glénat, Fripounet et Marisette pour Gremet, Mathieu Lamy et Last de nouveau pour Gine, adapte Sherlock Holmes pour Pierre Brochard. En 1995 il publie Editnalta chez Dargaud où il écrit Polka pour Siro et Le Dernier Chapitre pour André Juillard. De retour chez Glénat, il écrit Toussaint pour François Dermaut. C’est en 2000 qu’il publie le premier tome de la célèbre série ésotérique Le Triangle Secret, dessinée par plusieurs auteurs. Il propose Finkel pour Gine et Rogon Le Leu pour Chabert chez Delcourt. Il continue l’exploration des méandres du Triangle Secret, avec I.N.R.I., Hertz, Les Gardiens du Sang et Lacrima Christi. Il écrit également Le Protocole du tueur pour Denis Falque, le magnifique polar historique Vinci, l’Ange brisé pour Gilles Chaillet, Tanâtos pour Jean-Yves Delitte, et lance une nouvelle série d’aventure au charmé délicieusement rétro pour Jean-Christophe Thibert : Kaplan & Masson. En 2010, il fait renaître sa série culte Neige sous le trait de Didier Poli et Jean-Baptiste Hostache. À partir de 2012, Didier Convard signe également avec Éric Adam le scénario d’albums autour du patrimoine historique français : Panthéon, le tombeau des dieux endormis, Le Pendule de Foucault, Versailles, ainsi que Vercingétorix (collection « Ils ont fait l’Histoire ») et Marco Polo (collection « Explora »). Aux Arènes il écrit la série Les Années rouge & noir. Didier Convard collabore avec Pierre Boisserie, Éric Adam et Chantal Chaillet sur Roma, une ambitieuse fresque historique et mythologique sur l’éternité de Rome initiée par le regretté Gilles Chaillet. Les deux premiers tomes (dessinés respectivement par Régis Penet et Luca Erbetta) paraissent en 2015. En 2020 débute la série L’Epopée de le Franc-Maçonnerie qui retrace en 12 tomes l’histoire des Francs-Maçons. En plus de scénariser certains tomes, il en est le directeur d’ouvrage. Il a également publié plusieurs romans chez Fayard : Disparitions, Le Triangle Secret, Les Cinq Templiers de Jésus, Vinci et l’Ange Brisé, Michelangelo et le Banquet des Damnés. »
Présentation du dessinateur sur le site de l’éditeur.
« Vincent Wagner, né en 1971, a fait ses études à la Haute école des arts du Rhin située à Strasbourg. Il publie son premier ouvrage alors qu’il n’est encore qu’étudiant. Auteur complet, il réalise des livres pour la petite enfance, la jeunesse et les adultes. Trois bons amis, édité chez Bayard lui a valu un bel accueil critique. En 2017, il édite au Long Bec le très beau drame historique Snærgard. Il réalise sa première contribution à la série L’Épopée de la Franc-maçonnerie en dessinant son troisième tome. »