Après une présentation générale du Tibet : espace tibétain et la vie au Tibet longtemps restée inchangée puis bousculée au milieu du XXe siècle et décrite d’après les souvenir du voyageur André Migot, l’ouvrage présente une galerie de portraits et les récits de leur exploration de ce pays difficile d’accès tant par son relief que par les interdictions d’y pénétrer qui furent longtemps la réalité.

Dans le troisième chapitre Un peu d’histoire, les auteurs reviennent sur son histoire, celle de son aristocratie et de l’installation du bouddhisme. Ils décrivent la puissance et le déclin de ce pays face aux ambitions chinoises ou népalaises. Ils montrent la mise en place des grands monastères et les querelles entre pouvoirs laïque et religieux.

Des missionnaires au pays des neiges

Dès le XVIIe siècle les premiers européens qui voyagent vers le Tibet sont des religieux cherchant à christianiser ces populations montagnardes. Deux personnages sont au cœur de cette histoire : Antonio de Andrade et Ippolito Desideri avant qu’au XIXe siècle un lazariste français Evariste Huc ne parcours le pays depuis la Chine. Outre la personnalité et les motivations de chaque personnage les auteurs font un récit précis de ses pérégrinations souvent dangereuses. Parmi les voyageurs qui ont cherché à approcher le Tibet et sa civilisation les auteurs font une place particulière à Susie Carson Rijnhart, médecin et missionnaire canadienne à la fin du XIX e siècle et à son contemporain, Eka Kawa Gushi, un moine japonais.

Des espions au Tibet

Sous ce titre un rien provocateur, le lecteur rencontre la personne et les voyages, tout à tour, des cartographes de l’Indian Survey qui œuvrent dans le contexte des ambitions croisées britanniques, chinoises et russes, le linguiste Gombojab Tsybikov, à la fin du premier conflit mondial et le Japonais Hisao Kimura pendant la seconde guerre.

Les grandes expéditions scientifiques sur le plateau tibétain

Ce sont des hommes qui moins liés à la diplomatie ont un intérêt scientifique pour ces contrées, en commençant par le « père de la tibétologie » Alexandre Csoma de Kőrös, un Hongrois à la recherche des ancres de son peuple, le géographe russe Nicolaï Prjewalski, les Français Gabriel Bonvalot et Jules-­Léon Dutreuil de Rhins et Fernand Grenard dont l’aventure tourna à la tragédie. Le plateau tibétain et le Transhimalaya furent parcourus par Sven Hedin et aussi l’Italien Giuseppe Tucci au Kailash.

Aventuriers et écrivains sur le toit du monde

Cette dernière partie est consacrée a quatre personnages. L’Américain William Rockhill, richissime et décidé à atteindre Lhassa ; l’incontournable et sans doute la plus connue Alexandra David-­Neel1, une Parisienne à Lhassa ; Jacques Bacot, orientaliste érudit et son audacieuse traversée du Kham et Abdul Wahid Radhu, originaire du Ladakh et héritier d’une famille liée au commerce des caravanes entre le Cachemire et la Chine.

Une bibliographie complète cet ouvrage dont il faut souligner la qualité des informations et des documents iconographiques2

________________________________

1  Fred Campoy, Mathieu Blanchot, Une vie avec Alexandra David Néel, Livre 2, éd. Grand Angle, 2017,

Christian Clot, Christian Perrissin, boro Pavlovic, Alexandra David-Néel, les chemins de Lhassa, Glénat, collection Explora, 2016

2  Autant qu’il est possible d’en juger sur un fichier PDF qui présente sur une même page, la double page de l’ouvrage imprimé.