Catherine Jacquin-Bacos porte le témoignage de son père, ingénieur Edf qui participa aux chantiers du barrage de l’Aigle aux barrages de Savoie. Il était également un résistant, déporté à Buchenwald, Dora et Bergen Belsen.
L’autrice a reconstitué, pas à pas, l’histoire de ce père silencieux, loin du héros qu’il fut pourtant.
Dans la première partie, le récit d’une enfance savoyarde à l’époque des grands travaux hydrauliques tient une grande place dans son propre récit comme dans la vie de son père. Dans une langue claire et poétique, elle raconte sa quête de sens : d’où vient-elle ? Qui est ce père attentif mais silencieux ?
Elle découvre une page de la résistance dans la haute vallée de la Dordogne, au barrage de l’Aigle en construction où son père a trouvé refuge pour échapper au STO. Un chantier bigarré, polyglotte et résistant, elle rend hommage à l’ingénieur André Decelle, chef de réseau. Elle découvre aussi l’arrestation de son père à Clermont-Ferrand, sa déportation au printemps 1944.
La seconde partie est plus austère et très factuelle. C’est le rapport précis, reconstitué en croisant le récit tardif du père et les recherches aux archives. Ce qui ressort, c’est la jeunesse des protagonistes, résistants comme miliciens, la brutalité des arrestations et des interrogatoires. Le récit décrit le train vers l’Allemagne, les camps, un témoignage terrible qui en rappelle tant d’autresPour en citer quelques uns : Tout voir et ne rien oublier – Le témoignage retrouvé d’une résistante juive à Auschwitz, Macha Ravine, édition établie par Dimitri Manessis, Editions du Rocher, 2023 – Si je reviens un jour… Mes lettre retrouvées de Louise Pikovsky, Stéphanie Trouillard (Scen.), Thibaut Lambert (illus.), Des ronds dans l’O, 2020 – Nous rentrerons bientôt à la maison, Jessica bab Bonde, Peter Bergting, Blue lotus prod, coll. 21g, 2020 .
Quelques extraits des sources consultées par l’autrice pourraient être utilisés en classe.