Cet avant dernier volet de cette saga consacrée aux révoltés du Bounty et à leur survie sur l’île de Pitcairn tient toutes ses promesses ! Une nouvelle fois, le scénario de Mark Eacersall et de Sébastien Laurier est magnifiquement servi  par le dessin de Gyula Németh.

Dans les tomes un et deux, les mutins et leurs compagnons polynésiens, hommes et femmes, débarquaient sur cette île isolée et déserte du Pacifique Sud pour en faire un véritable laboratoire afin de créer une société nouvelle. Mais la concorde espérée a vite laissé la place à la discorde, le paradis à l’enfer. Entre les 27 protagonistes, 15 hommes et douze femmes, les tensions sont déjà grandes après trois années de coexistence. La bonne volonté et l’humanisme de Fletcher Christian ne suffisent plus. Deux Polynésiens ont été tués, les autres subissant la domination de certains blancs. Malgré ce contexte conflictuel, des couples se sont formés, des enfants sont nés.

Un matin de septembre 1793, alors que Maimiti, la femme de Fletcher accouche de leur troisième enfant, Mary Ann Christian, les Polynésiens s’emparent des armes. Le Polynésien Menalee mène une révolte sanglante. Christian et d’autres marins britanniques sont massacrés, Mc Coy et Quital se sont enfuis et sont désormais traqués tandis que Young, ayant échappé miraculeusement au massacre, est poussé à devenir le chef par des veuves qui veulent se venger de Menalee et de sa brutalité. Débute alors un duel dont l’issue semble nécessairement tragique. Sur Pitcairn, les rapports sociaux sont désormais régis par la violence, la vengeance et la trahison.

Ce tome est donc une vraie et belle réussite autant du point de vue du scenario que des dessins ! Il ne reste qu’un seul album au lecteur afin de plonger dans l’histoire tragique mais passionnante des célèbres révoltés du Bounty !
Le lecteur pourra compléter avec une autre bande dessinée déjà référencée sur notre site consacrée à la vie sur l’île de Pitcairn, l’ouvrage de l’auteur Sébastien Laurier La Bounty à Pitcairn (prix du livre insulaire 2017) ou encore le roman Pitcairn de James Norman Hall et Charles Nordhoff.

Pour les Clionautes, Armand BRUTHIAUX