Un témoignage, plus qu’une BD, Sale guerre en Indochine propose une plongée dans la seconde moitié du XXe siècle sur les traces d’un journaliste de l’AFP. Natalie, sa fille, nous fait découvrir cette guerre de l’intérieur, c’est le vécu d’un jeune couple plein d’idéal confronté à la réalité brutale.
L’autrice a patiemment reconstitué, avec l’aide du dessinateur Nie Chongru, son compagnon, ce que fut l’aventure de ses parents, à partir d’un album et d’un carton de photos qu’il était interdit d’ouvrir lorsqu’elle était enfant. Aux lendemains de la Libération, un journaliste rejoint Saïgon pour le compte de l’AFP, une jeune femme, infirmière fraîchement diplômée et formée en médecine tropicale est affectée à l’hôpital Graal de la ville, leur rencontre débouche sur un mariage.
L’album de photographie évoque des jours heureux alors que la mère de Natalie parlait de la « sale guerre », après le décès des parents, l’autrice veut comprendre l’univers de ses premiers mois, elle est née à Saïgon.

On y voit la vie quotidienne d’une famille française dans la colonie, la culture indochinoise, mais aussi les réalités de la guerre jusqu’à Dien Bien PhuPour une histoire de la bataille : Dien Bien Phu – La fin d’un monde, Pierre Journoud, Vendémaire, 2019 et une BD : Le chirurgien de Diên Biên Phu, Jean-Pierre Pécau, Vladimir Davidenko, Delcourt, collection Histoire et destins, 2022 – Plus largement sur la guerre 40 hommes et 12 fusils, Marcelino Truong, Denoël Graphic, 2022, un autre regard sur la guerre d’Indochine et les échos en métropole. La famille quitte le Vietnam en octobre 1955.
La qualité du texte et les illustrations, le choix pertinent du noir et blanc font de cette BD, très documentée, un ouvrage de grande qualité, plein d’humanité, une BD que l’on garde précieusement. Il a toute sa place dans un CDI en collège comme en lycée.


