Daniel roques, un collègue spécialiste F.L.E. qui a travaillé en Afrique, en Belgique et maintenant dans le Lot propose un court récit qui conduit le jeune lecteur de France au Bénin et au Nigeria.

Nous sommes d’abord dans la cour de l’école Mathieu Kirékou au Bénin au milieu d’une foule d’élèves qui entourent des Blancs fraichement débarqués et sonnés sous la chaleur tropicale. C’est l’occasion pour le jeune lecteur d’un premier contact avec la réalité d’une école africaine, semblable à beaucoup d’autres. On assiste à la séance « classique » d’une famille française apportant le fruit d’une collecte de matériel scolaire organisée dans un collège à la suite du chapitre: Les territoires dans la mondialisation.

L’héroïne Léa, élève de ce collège est aussi fille d’un artisan chocolatier, personnage central de cette histoire elle raconte son idée : aller là-bas avec ses parents, les préparatifs du voyage.

Elle décrit ses sentiments quand elle découvre la réalité : les livres enfermés dans le bureau du directeur, les trousses et les stylos envolés…

Ce petit roman est un bon outil de réflexion sur l’aide, le sentiment de faire une bonne action pas toujours utile ni adaptée aux réalités, sur la relation donateur/bénéficiaire, sur l’incompréhension d’une famille de touristes peu préparés à la rencontre interculturelle, à être plongés dans un univers si différent de leur quotidien.

La famille part visiter une plantation de cacaoyers dans le pays voisin si proche, le Nigeria, avec l’aide de Mme Sodji l’institutrice béninoise.

Les aventures de Léa permettent au lecteur de découvrir cette « côte des esclaves », la contrebande des hydrocarbures entre Nigeria et Bénin, les bidonvilles de pêcheurs de la lagune de Lagos, des pratiques religieuses où la chrétienté est mêlée de rites animistes.

La visite de la plantation cacaoyère est rendue impossible à cause de l’insécurité, la référence à Boko Haram démontre le désir de l’auteur de proposer une vision très actuelle de l’Afrique sans pour autant négliger la tradition religieuse vaudou.

Un texte clair, bien documenté, des personnages sympathiques sont un atout pour que le lecteur adhère à cette histoire crédible. Une enquête policière : qui a volé les trousses et les stylos?
Tous les ingrédients d’un roman jeunesse réussi, un support pour une étude documentaire