Albert Roche … son nom ne vous dit sûrement rien et pourtant il est l’un des plus grands héros de la Première Guerre mondiale ! Julien Hervieux au scenario et Eric Stalner (La vérité sur SocrateLa grande peste tome 1 et tome 2, Saint-Barthelémy, …) aux dessins redonnent vie, avec brio et talent, à ce combattant français. La bande dessinée est très agréable à lire grâce à la fluidité de la narration et aux illustrations particulièrement expressives. Une très belle réussite pour ce premier opus de la nouvelle collection des éditions Grand Angle dédiée aux « Héros de guerre », d’autant plus que la biographie n’est pas toujours un genre facile à traduire en BD ! L’objectif de cette collection est de mettre en lumière des soldats héroïques souvent inconnus du grand public.

Du réformé au héros

Il faut bien dire que le parcours d’Albert Roche est fascinant. Alors que réformé par l’armée, ce jeune et chétif paysan drômois de 1m58, prêt à tout pour se battre, peut se prévaloir d’un destin hors du commun : il est
il est présenté devant la foule au balcon de l’hôtel de ville de Strasbourg par le général Foch en ces termes : « Alsaciens, je vous présente votre libérateur Albert Roche. C’est le premier soldat de France ! ».
Quelques années plus tard, le 11 novembre 1920, il porte le cercueil du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe puis il fait partie de la délégation française à Londres en 1925 pour assister aux obsèques du field marshal Lord French, il est alors convié à la table du roi George V !

Une plongée dans le quotidien des soldats et l’horreur de la guerre

Le parcours d’Albert Roche est particulièrement riche est instructif car il nous fait traverser de nombreux champs de bataille de l’Aisne, notamment au moment de la terrible batille du Chemin des Dames, ou de l’Alsace. C’est au milieu de ces paysages dévastés ou la mort règne qu’il s’empare de tranchées ennemies, neutralise les mitrailleuses allemandes, tient à lui seul les positions françaises alors que tous ses camarades sont morts, qu’il sauve la vie de ses supérieurs, qu’il s’échappe des positions ennemies et en ramène de nombreux prisonniers et échappe même in extremis au peloton d’exécution !

Après la guerre, il retourne chez lui. Il est affecté comme pompier à Sorgues. En , il y est renversé par une voiture à sa descente d’autocar. Il décède le , à l’âge de 44 ans.

 

Une bande dessinée qui a toute sa place dans les CDI des collèges et des lycées et qui peut être un support intéressant à la préparation des cours consacrée à l’expérience combattante durant la Première Guerre mondiale !