Depuis 10 ans, la revue Questions internationales de la documentation française rend intelligible à un public large et cultivé des problématiques qui rythment la marche du monde. Cette publication, que la Cliothèque présente depuis le début est l’objet d’un suivi attentif de nos lecteurs qui trouvent dans le recension des raisons supplémentaires de l’acquérir.
Pour les historiens et géographes elle constitue un atout indispensable en raison de la qualité de ses cartes et des nombreuses mises en perspectives historiques qui introduisent chacun des dossiers traités.
La revue Questions internationales, publiée par la direction de l’information légale et administrative est une publication institutionnelle, mais cela n’en fait pas pour autant un supplément illustré du journal officiel. Elle rassemble des contributions qui font en général consensus, même si, dans ce cas de ce numéro, consacré à la France dans le monde, certaines critiques constructives sont manifestes à l’égard des politiques publiques successives.

Le premier article de Frédéric Charillon, directeur de l’institut de recherche stratégique de l’école militaire fait le bilan d’un siècle de politique étrangère de la France.
Notre pays a été partie prenante du suicide de l’Europe, pendant les deux guerres mondiales, et, comme l’ensemble du continent, elle est sortie de l’histoire entre 1945 et 1989 pendant que les deux principaux vainqueurs de la seconde guerre mondiale s’en partageaient les territoires. L’évocation de la crise de Suez de 1956 est indispensable et la IVe République a su accomplir l’attachement l’alliance atlantique, jeté les bases de la construction européenne de 1957 et, toujours en 1956 préparer la décolonisation avec les loi-cadre de Gaston Defferre.
La politique gaullienne, mise en œuvre à partir de 1958, a pris acte de cette relativisation du rôle de la France comme la puissance mondiale et c’est à ce titre qu’elle s’est engagée dans une affirmation de son rôle mondial, universaliste, comme le rappelle l’auteur.
Dans le monde de l’après-guerre froide, la France a dû se réadapter. L’idée était de s’appuyer sur l’Europe comme contrepoids à la puissance des États-Unis en souhaitant, en vain, réintégrer l’OTAN en 1996 en contrepartie d’un commandement en or. Le sommet de Saint Malo avec le Royaume-Uni en 1998, participait de la même logique, mais les britanniques sont restés fidèles à leurs liens privilégiés avec les États-Unis.
L’auteur revient largement sur les théories déclinistes en rappelant les atouts de la France :
– sa présence dans les instances internationales
– sa capacité de projection militaire qui est la première d’Europe
– un réseau diplomatique qui doit absolument se mettre au niveau d’une présence économique
dans ce contexte, la France n’a pas d’autre choix que de réinscrire l’Europe dans le monde sous peine de sombrer avec elle.

Yves Boyer est professeur à l’école polytechnique, chargé du cours de stratégie et de relations internationales.

Dans son article, il traite d’un outil militaire qui subit l’adaptation sous contrainte, avec les 30 milliards d’euros consacrés au budget de la défense maintenus dans le livre blanc. Ils permettent de maintenir l’effort de défense et de l’adapter aux réalités mondiales. Pour autant, les forces conventionnelles sont à la limite de la rupture, d’autant plus qu’en juin 2013, la France compte près de 10 000 hommes en opérations extérieures.
La marine nationale peine à maintenir ses objectifs de présence en mer malgré le deuxième domaine maritime du monde.
L’armée de terre est passée sous le seuil des 100 000 hommes, son format, depuis 1997 a été réduit de 50 %. Plus grave, des matériels ont été supprimés, comme les chars, même si cela peut se justifier par la fin du scénario conflictuel de « bataille de l’avant » qui datait de l’époque du pacte de Varsovie.
La rotation des unités engagées dans les différentes opérations extérieures, au Moyen-Orient, comme à l’Afghanistan et en Afrique, ont donné aux unités de l’armée française un réel savoir-faire opérationnel qui les rend apte à de très nombreuses missions.
Dans le domaine aérien, les moyens sont en recul et le problème principal reste celui de la projection et du ravitaillement en vol. Les retards pris dans certains programmes, le coût très élevé du système Rafale tant qu’il n’aura pas trouvé de débouché à l’exportation, handicapent certains déploiements. Pourtant, les opérations au Mali et l’intervention aérienne en Libye ont démontré la qualité des personnels et des matériels, l’armée de l’air française étant la seule en Europe à pouvoir mener un raid opérationnel à plus de 5000 km de ses bases comm epour l’opération Serval.
Dans ce domaine, les différents cris d’alarme qui animent les pages « libres opinions » des quotidiens nationaux participent tout de même d’une volonté de peser sur les choix budgétaires au profit de l’arme que l’on représente, mais forcément au détriment des autres, tant les choix budgétaires apparaissent contraints.

Delphine Placidi Frot : un rapport particulier avec le multilatéralisme.

Ex-grande puissance la France est considérée comme acquise au multilatéralisme global. Mais cette posture est relativement nouvelle. Dans les années 20 et 30 la France était plus réservée. La démarche du Général de Gaulle est souverainiste par essence, mais le multilatéralisme est mis au service du rayonnement. Pendant la période de la décolonisation, la France s’est accrochée à son droit de véto. A partir des années 70, son implication est plus forte. Cela se traduit par un renforcement de l’aide multilatérale et par une participation accrue aux missions des casques bleus.
Le constat est tout de même nuancé. Aujourd’hui, le multilatéralisme est vu comme une façon de se démarquer des États-Unis, ce qui a été le cas en 2003. Cependant, la contribution de la France aux actions multilatérales, aide au développement par exemple, baisse en valeur réelle.

Marie-Christine Kessler : L’outil diplomatique français, le temps des concurrences.

Avec le second réseau diplomatique au monde et 163 ambassades, la France est talonnée par la Chine, mais elle compte encore et son influence n’est pas négligeable, même si elle est assez pu visible par le grand public.
L’administration centrale au Quai d’Orsay est de grande qualité. Le rôle clé a été occupé par des secrétaires généraux de valeur comme Alexis Léger. Avant guerre, le Quai a dominé la politique étrangère, ce qui n’a pas été forcément une bonne chose à partir des années trente. C’est après 1945 que l’administration a été réorganisée. Cela a donné des axes sectoriels comme l’Afrique, la Francophonie, la culture. Dans le même temps, la diplomatie économique prenait de l’importance.
Sous la Ve République, la situation change. Avec de Gaulle, le Quai fournit des analyses et exécute les ordres du Général. La situation a peu évolué finalement sauf à la marge. Les conseillers du Président étant en mesure de peser directement sur les personnels diplomatiques.
Certains dysfonctionnements se sont produits comme au Rwanda en 1994 ou en ex-Yougoslavie.
Actuellement dans le cadre de la RGPP, des agences avec des partenariats publics privés se sont développés. La coopération décentralisée également.
Enfin, la montée en puissance de la diplomatie européenne peut limiter les actions de la diplomatie française.

Bruno Tertrais La dissuasion nucléaire, indépendance et responsabilité.

Dans cet article l’auteur qui est un spécialiste de ces questions dresse un tableau rapide mais complet des enjeux autour de ces questions. De plus nous sommes actuellement en périodes de restriction et les moyens dont disposent les forces armées sont quand même limités à un cadre budgétaire contraint.
Le point de départ de ce programme qui a fini par doter la France de la dissuasion est évidemment la crise de Suez et le télégramme Boulganine qui menaçait Londres et Paris de représailles nucléaires. Il est étonnant d’ailleurs et même un peu injuste que le portrait de ce Président du Présidium du Soviet suprême de l’Union soviétique n’orne pas les tables de chevet de tous les acteurs du nucléaire militaire français.
En réalité, on aurait pu, après la crise de Suez, et une fois réalisée l’expérience atomique de 1960, expérience qui avait été initiée par le gouvernement de Félix Gaillard, en rester là, au niveau du seuil, comme l’Inde en 1975. Ce qui n’était pas prévu est cette volonté, gaullienne, de réaliser une force opérationnelle et indépendante. Cela n’a pas été apprécié par les États-Unis.

Le nucléaire militaire a favorisé le projet gaullien d’élection du Président de la République au suffrage universel. L’objectif était double à partir de 1962, l’affirmation nationale et la sortie de l’OTAN, et la remise au pas d’une armée française dont les cadres étaient des coloniaux.
Le développement de l’arsenal nucléaire français a eu des conséquences dans le domaine économique, imposant à la France une forme d’excellence. Cela se vérifie dans le domaine de l’optique, des composites, des systèmes de calcul, et dans l’aérospatiale civile qui a par ailleurs apporté une contribution au développement des systèmes d’armes avec les missiles SLBM M4. Le nucléaire militaire permet de maintenir la France dans les grandes puissances technologiques.
Son désengagement serait lourd de conséquences.

Au final la dissuasion donne à la France une autonomie de choix et de décision, et lui assure le maintien de son excellence technologique. Son abandon serait en tout état de cause irréversible.

Bruno Maurer : La Francophonie.
Voici un article qui pose le problème du relatif déclin de la langue française, parlée par 220 millions d’habitants. Héritage de la domination coloniale et de l’Empire, le français n’est plus une langue de domination mais de coexistence. Cela se traduit par l’adhésion de pays aussi divers que la Pologne ou le Qatar, l’Autriche et la Géorgie à l’organisation internationale de la Francophonie. Cette démarche est surtout politique, et s’inscrit dans une volonté de promouvoir une culture française, plus que la langue elle-même. Mais dans le même temps, les moyens qui permettent de promouvoir la langue sont en retrait et encore une fois limitent l’impact de ces politiques, souvent déléguées à des organismes de statut associatif.
Enfin, la francophonie participe du multilatéralisme et à ce titre peut constituer un atout. Sans doute que les entreprises à l’international pourraient s’en saisir !

Amaury Lorin : Cet article est une synthèse accessible sur la façon dont la France a géré l’empire et la décolonisation. En 1931, lors de cette exposition coloniale, l’Empire représentait 60 millions d’ habitants, 13 millions de km ². Les libéraux et les nationalistes avant 1914 ont été hostiles à cette colonisation. La décolonisation a été difficile dans deux cas, Indochine et Algérie et a laissé des traces. Par contre, et ce n’est pas inintéressant, elle a permis de maintenir des liens forts, parfois discutables, avec les anciennes possessions coloniales. Cet héritage persiste et il n’est pas évident qu’il soit remis en cause avant longtemps comme l’actualité récente le montre.

Olvier Rozemberg, Avec l’Union européenne, un tournant majeur.

La place de la France dans l’Union est marquée par un déclin relatif lié à une centralité des questions économiques et budgétaires, à ses difficulté économiques et sociales. Les politiques publiques ont évolué dans un sens plus « européen ».
Dans le même temps la politique française par rapport à l’Union a évolué, passant d’un individualisme agressif avec de Gaulle, à une démarche plus ouverte sous Giscard. François Mitterrand a développé une approche pragmatique en accompagnant l’Union économique et monétaire pour essayer de peser sur elle au niveau politique. Cela a été suivi par Jacques Chirac ensuite. La rupture a été constituée avec Sarkozy qui a fait le choix de l’alignement sur la vision allemande. Son successeur, François Hollande a choisi d’être plus offensif mais en poursuivant des négociations bilatérales.

La France est aujourd’hui confrontée à une perte de sa centralité, du fait des difficultés économiques, et en même temps l’opinion française passe de l’indifférence à la contestation parfois bruyante. La tactique de droitisation de la campagne de Sarkozy visait à reprendre à son compte l’euroscepticisme. Cela a radicalisé les positions et se vérifie aujourd’hui.
Les questions européennes ce sont de fait politisées et cela a contribué à les rendre plus visibles mais avec une approche plus critique de fractions significatives de l’opinion publique.

Ezra Suleiman est professeur de sciences politiques à Princeton et à Paris. Elle revient dans un article sur les relations entre la France et les États-Unis sur l’année 1956 et sur la crise de Suez qui explique selon elle la perception critique de la France à propos des relations transatlantiques. Les États-Unis ont été critiques sur la sortie française de la colonisation tandis que la France manifestait son opposition à l’intervention au Vietnam et à la politique des États-Unis en Amérique latine. Les tensions se sont encore manifestées à propos de l’Irak en 2003.
Les oppositions entre la France et les États-Unis se manifestent sur de nombreux sujets de fond. Elles concernent aussi bien le capitalisme et l’impérialisme que la politique carcérale et la peine de mort et la place de la religion dans l’espace public.
L’auteur revient sur cette phrase du général de Gaulle qui résume à elle seule la posture française : «  Être grand c’est soutenir une grande querelle ». De ce point de vue, la France a pu peser dans le concert des nations en se démarquant à plusieurs reprises de son allié. La continuité a été de mise jusqu’à Jacques Chirac. L’inflexion est venue de Nicolas Sarkozy mais selon l’auteur cela ne s’explique pas seulement par la proximité avec Georges Bush mais par un changement de paradigme. Les deux pays ont été contraints de changer de perspective sur eux même er sur le Monde. La France comme les États-Unis voient leurs spécificités remises en cause. Nouveaux pôles de puissances, pays émergents, contestation de leurs valeurs communes et de leurs différences. Le monde unipolaire de l’après-guerre froide est terminé. De plus les États-Unis regardent de plus en plus vers l’Asie orientale et ne se sentent plus dans l’obligation de peser sur l’OTAN comme par le passé. Le fait que la France soit rentrée dans le rang en 2008 explique cette attitude.
Cela va dans le sens de l’apaisement, les deux pays ayant à gérer des difficultés spécifiques, ce qui peut au final les rapprocher…

Gilles Andréani: La francophobie

Il semblerait d’après l’auteur qui cite différents sondages que ce sentiment soit assez rare. De plus elle ne semble pas ressortir de données chiffrées mais plutôt d’un sentiment. Il semblerait que ce sentiment ressorte périodiquement mais sans véritable constance comme l’antiaméricanisme ou l’antisémitisme.
Contrairement à l’antisémitisme, les préjugés francophobes s’expriment sans complexe. Ils s’appuient sur l’histoire de France, sur la religion, pour les pays protestants, sur les conquêtes militaires du 1er Empire, sur la Révolution française et sur la laïcité.
Pour le reste, cette francophobie s’exprime de façon différente en Angleterre avec les tabloïds, mais elle a pu s’exprimer au sommet de l’État avec Bush et l’affaire irakienne. Les français sont vus comme orgueilleux, sûrs d’eux mêmes et au final comme un peuple à part. Mais d’après l’auteur ce sentiment, même s’il existe ne doit pas nous effrayer outre mesure.

Thierry de Montbrial a également répondu dans ce numéro à la question du déclin de la France. Fondateur de l’institut français de relations internationales il estime que la France est malade à la fois de l’État et de sa langue. Les deux ne sont plus en mesure d’assurer le lien et l’identité du pays.
Cela se traduit par une forme de démission des élites sans doute liée à ce libéralisme triomphant qui en affirmant que l’État n’est pas la solution mais le problème a fini par inciter les élites à cette démission. Le mélange des genres avec le privé, la dissolution de l’esprit public contribuent à ce sentiment. Du coup des français quittent la France, estimant ne pas pouvoir donner leur pleine mesure dans ce cadre contraint. Pour Thierry de Montbrial cette ouverture au monde n’est pas forcément négative. Pour ce qui relève du déclin par contre, il le distingue de la décadence, qui elle serait irréversible. La question qui se pose est de savoir à quel niveau se situe le seuil critique entre les deux. Il prend pour exemple l’appareil diplomatique et militaire.
Pour l’économie et la désindustrialisation l’observateur évoque la faible capacité française ou japonaise à la mobilité dans un monde qui bouge. Il oppose les États-Unis ou les Pays-Bas à ces modèles.

Pour l’éducation les lecteurs de notre site auront le plaisir d’apprendre que les enseignants forment aujourd’hui une sorte de sous prolétariat. La République qui associait l’instituteur, le curé et le service militaire dans trois institutions qui se sont effacées se voit aujourd’hui menacée dans sa cohésion. Cette crise de reconnaissance se traduit par un rejet des élites selon lui et une forme de rétractation.

Pour les institutions de la Ve République, la question est de savoir si elles sont en mesure de s’adapter aux défis actuels. La tendance serait à leur remise en cause. Cela est à voir dans la mesure où, malgré « l’instabilité politique », celles-ci restent tout de même solides. Peut etre ne sont-t-elles pas suffisamment dotées de contre-pouvoirs cependant.
Au delà des institutions elles même c’est la pratique institutionnelle qui doit s’adapter.
Pour ce qui concerne la Réforme de l’État, qualifié d’obèse, Thierry de Montbrial évoque les lignes de moindre résistance comme l’éducation, la défense ou les hôpitaux qui sont victimes des RGPP. Dans les secteurs à forts pouvoirs de nuisance les remises en causes sont plus prudentes.
Pour la décentralisation, la faible culture de responsabilité a favorisé l’empilement administratif. Mais ce qui n’est pas dit est quand même le désengagement de l’état qui ne compense pas financièrement les transferts de compétence effectués.

Pour la construction européenne, l’interviewé est un euro-optimiste. Il considère que l’Europe doit surmonter sa crise et qu’elle puisse le faire notamment par la politisation des institutions, comme la BCE. Pour le budget de la défense, il pourrait sortir du calcul des déficit en considérant que c’est une dépense incompressible de sécurité. L’idée peut séduire sous les képis, mais les dépenses n’en existeraient pas moins. D’un autre côté la France qui est le seul pays européen a disposer de capacités de projection, comme l’Angleterre pourraient quand même faire valoir ces arguments sur les marchés européens.

L’avenir de l’Europe se situe entre des cercles concentriques de coopération et dans le même temps dans une zone transatlantique de libre échange, souhaitée par les États-Unis. Pour ce qui concerne la place de l’Allemagne Thierry de Montbrial note son pragmatisme et sa vision à court terme d’une Europe qui lui profite avant tout à elle. Enfin pour la place de la France dans le monde, vue de l’extérieur, sa visibilité diminue mais est encore présente.
Parmi les conclusions les plus contestables des solutions de Thierry de Montbrial, la question du redémarrage de l’économie française dépend selon lui de l’élimination du champ politique des idéologies les plus contestables. On se demande si la question du pacte social n’a pas été évacuée par cette formule lapidaire.

Bien d’autres aspects de la question sont à découvrir dans ce numéro de référence.

La place de la bourse de Paris avec une appréciation étonnante sur la fiscalité dissuasive pour les hauts revenus, la mesure du déclin économique et la nécessité de prendre rang dans la révolution de l’internet.
A ce propos, quelques remarques sur l’article de Laurent Bloch, chercheur en cyberstratégie.
Le secteur internet concerne 64 % des ménages, et génère 148 milliards d’Euros, soit 7,4 % du PIB en 2011. Les informaticiens en entreprises sont au nombre de 430 000, soit l’armée française au temps de la conscription. A ce propos il rappelle le retard accumulé de 1980 à 1993 dans ce domaine avec la domination des opérateurs.
Il évoque également, et nous y serons sensibles, la nécessité de l’adaptation du système éducatif, en retard en France. Dans ce domaine, les habitudes centralisatrices semblent avoir la vie dure, et ne sont pas près de libérer les énergies créatrices. L’auteur se préoccupe davantage de formation dans les entreprises que de formation initiale même s’il souligne que la Tunisie, contrairement à la France a créé un CAPES et une agrégation d’informatique.

Dossier : La France dans le monde

  • Ouverture. Poids de l’Histoire, peur du changement : la France demeure (Serge Sur)
  • La politique étrangère : changements de siècle (Frédéric Charillon)
  • Un rapport singulier avec le multilatéralisme (Delphine Placidi-Frot)
  • L’outil diplomatique français : le temps des concurrences (Marie-Christine Kessler)
  • La dissuasion nucléaire : indépendance et responsabilités (Bruno Tertrais)
  • La Francophonie : survivance du passé, outil diplomatique d’avenir (Bruno Maurer)
  • Avec l’Union européenne, un tournant majeur (Olivier Rozenberg)
  • Avec les États-Unis, apaisement et réalisme (Ezra Suleiman)
  • La francophobie (Gilles Andréani)
  • Déclin relatif, décadence possible (Entretien avec Thierry de Montbrial)
  • Le déclin économique en question (Jean-Charles Asselain)
  • La nécessité de prendre rang dans la révolution de l’Internet (Laurent Bloch)
  • Les institutions françaises : un modèle spécifique, une attractivité ambiguë (Armel Le Divellec)

Les principaux encadrés du dossier
– L’outil militaire : une adaptation nécessaire mais sous contrainte (Yves Boyer)
– Le renforcement de la coopération décentralisée (Questions internationales)
– Des atouts culturels et intellectuels à réinventer (François Chaubet)
– L’héritage colonial de la France (Amaury Lorin)
– Une place à (re)conquérir dans la finance mondiale (Markus Gabel)
– Une grande puissance touristique mondiale (Jean-Pierre Lozato-Giotart)

Questions européennes

  • Biélorussie : un régime autoritaire aux horizons restreints (Anaïs Marin)
  • Le Monténégro en route vers l’intégration européenne (Florent Marciacq)

Regards sur le monde

  • La France, les sanctions, l’Iran (François Nicoullaud)
  • 45 après, le traité de non-prolifération nucléaire dans l’impasse (Georges Le Guelte)
  • La Thaïlande : un pays en attente (Sophie Boisseau du Rocher)
  • Portraits de Questions internationales
  • Hommage à Stéphane Hessel (Questions internationales)
  • Philippe Berthelot, éminence grise du Quai d’Orsay (Frédéric Le Moal)
  • Le marquis de Norpois, satire du diplomate (Guillaume Berlat)
  • Les questions internationales à l’écran
  • Nouvelle Vague, derniers soupirs (André La Meauffe)
  • 1974, une partie de campagne. Filmer l’homme politique (Aurore Lasserre)
  • Mekong Hotel d’Apichatpong Weerasethakul : une certaine Thaïlande (Frédéric Seigneur)