Cet ouvrage édité par Gallimard et les Archives nationales illustre l’exposition éponyme. Ce projet trouve son origine dans les travaux de recherche sur les lettres caviardées de la reine Marie-Antoinette au comte de Fersen.
Il se concentre sur la période d’écriture, au moment où la famille royale étant enfermée au château des Tuileries du 6 octobre 1789 au 10 août 1792.
Cette période de 1000 jours est particulièrement fertile en événements révolutionnaires et elle se trouve bien représentée dans les archives et l’iconographie.
Après une brève chronologie des années 1789-1792, ce catalogue se décline en cinq volets, suivis d’une bibliographie détaillée.
Bruno Ricard, directeur des archives nationales a rédigé la préface ; les contributeurs sont bien connus comme les historiens : Emmanuel de Waresquiel ou Jean-Christian Petitfils.
De Versailles aux Tuileries : les chemins de la Révolution
Tout commence à Versailles le 5 mai 1789 lors de la convocation des États généraux.
« L’idée de former les États généraux perpétuels est subversive de la monarchie, qui n’est absolue que parce que l’autorité n’est point partagée ». Louis XVI, 1776.
Le roi devient l’otage de l’Assemblée. Le 20 juin, cette dernière se déclare Nationale après le serment du jeu de paume. On connaît la suite : l’Assemblée devient constituante et le roi se rend à Paris en mettant la cocarde tricolore à son chapeau. Lafayette organise une garde nationale et Bailly devient maire de Paris.
La Grande peur des derniers jours de juillet et du mois d’août, précipite encore les événements. Si certains voulaient encore croire en une réconciliation du roi et de la Révolution, les premiers articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen sont rédigés ainsi que le préambule de la Constitution. On y trouve ni le mot roi ni celui de la monarchie.
Le monarque devient un simple délégué de l’Assemblée, un fonctionnaire de la nation. Dans les premiers jours d’octobre, la crise est à nouveau inéluctable.
Plus le roi est faible plus les crises se succèdent. A l’opéra du château de Versailles, le roi accompagné de la reine et du dauphin se rend à un banquet traditionnel, où les esprits s’échauffent et crient : Vive la monarchie ! Cet événement anecdotique induit les journées d’octobre et le transfert de la famille royale aux Tuileries.
Un château de contradiction : la vie aux Tuileries entre 1789 et 1792
Le séjour de Louis XVI et de Marie-Antoinette commence comme il va finir, par l’émeute.
Arrivée à Versailles le soir du 6 octobre 1789, après un calvaire de 10 heures, la famille royale traumatisée est véritablement emprisonnée et surveillée.
Un épisode particulier montre cet état d’emprisonnement : pour éviter les Pâques imposées par la constitution civile du clergé, Louis XVI tente de se rendre au château de Saint-Cloud symbole de son pouvoir. Arrêtés dans la cour des Tuileries, le couple Royal entend les choses les plus horribles contre leur personne. Le roi rentre au château, humilié par de tes propos.
Cependant grâce aux pratiques de cour, la majorité du personnel prend ses ordres des prisonniers plutôt que des geôliers, même si certains domestiques les espionnent pour le compte de Lafayette.
L’installation de la famille occupe 800 ouvriers jusqu’en décembre 1789. Dans le décor magnifique créé par Louis XIV, le garde meuble apporte du mobilier venant de tous les châteaux environnants. Les officiers de Cour continuent de servir le roi comme le duc de Brissac, capitaine des Cent- suisses.
Les dames du palais de la Reine font leur semaine de service auprès de Marie-Antoinette. L’éducation des enfants de France fonctionne comme à Versailles. La cour reste donc un pôle d’attraction.
Une période de presque trois ans sépare la fin de l’Ancien Régime, de l’effondrement de la monarchie.
Entre 1789 et 1792, la famille royale, contrainte de quitter Versailles et ses fastes, vit assignée à résidence à Paris, au palais des Tuileries.
Louis XVI n’est plus un monarque absolu, et la France révolutionnaire se dote d’une constitution. Tout près du palais, à l’Assemblée, les députés s’emploient à la construction de ce nouveau régime au fil de débats houleux. La fébrilité de la rue est palpable et, sous la pression populaire, les éclats de violence se multiplient dans Paris. Plus loin, en Europe, les puissances étrangères observent la France avec inquiétude. Aux Tuileries, Louis XVI, Marie-Antoinette, leurs deux enfants et quelques fidèles, sous surveillance permanente, voient leur destin bouleversé.
Avant la fuite de Varennes, des gardes du corps, membres de la garde traditionnelle du roi, formés au XVe siècle, pour la plupart des nobles, se rendent aux Tuileries toutes les 2 ou 3 semaines. Tout le monde y va, déclare l’un d’eux, pour montrer son amour et son dévouement au roi, mais aussi pour s’enquérir des dernières nouvelles. Il y a foule au château, les 1er janvier 1790, 1791 et 1792 pour la réception du nouvel an.
Le bailli de Virieux écrit que, du fait d’une assistance nombreuse, jamais Versailles ne fut aussi brillant que les Tuileries l’ont été ce matin-là.
Le séjour de la Cour aux Tuileries permet d’entretenir d’abondantes correspondances. Marie-Antoinette passe une grande partie de la journée, quand elle ne s’occupe pas de ses enfants ou qu’elle ne remplit pas ses obligations de représentation, à écrire, chiffrer, déchiffrer et lire ses courriers.
Aux Tuileries, la famille royale mène une vraie vie de famille. Ces différents membres assistent chaque jour à la messe, dinent et soupent ensemble. Le dauphin dit qu’il aime Paris plus que Versailles car il est à présent toujours avec papa et maman.
Apparaissent des contradictions. La reine peut recevoir le comte de Fersen, colonel du régiment royal- suédois. Ce dernier l’aide à organiser la fuite à Varennes. On pense que la Reine a caché sa correspondance avec les puissances étrangères au roi et à l’intendant de la liste civile, M de Laporte nommé en décembre 1790.
Elle correspond aussi avec Mirabeau, qualifié du seul homme dans les circonstances actuelles qui puisse réellement servir sa majesté, ceci par l’intermédiaire de l’ambassadeur de son frère Léopold II, le comte de Mercy-Argenteau et de l’ami de Mirabeau, le comte de la Marck.
Le 13 juin 1792, le roi renvoie les ministres jacobins Roland, Clavière et d’autres qui lui avaient conseillé la guerre contre l’Autriche et la Prusse, pour prendre des ministres plus conservateurs. Cet acte provoque une réaction des révolutionnaires.
Le 20 juin, les Tuileries sont envahies par « une horde infernale d’hommes et de femmes armés, vomissant les injures les plus atroces ». Le couple Royal est soutenu par des courtisans, des ministres, ceux que Madame Élisabeth appelle « un grand nombre de gens attachés au roi ».
Sachant qu’une attaque révolutionnaire se prépare, la défense du château s’organise et environ 200 gardes sous les ordres du maréchal de Mailly, 400 gardes nationaux encore fidèles au roi, 900 gardes suisses, protègent les Tuileries.
Le matin du 10 août, la famille royale trouve refuge à l’Assemblée législative. Alors que le roi n’y est plus, 1200 personnes laissées sans ordre seront sacrifiées. Selon l’auteur, il aurait été possible d’éviter que les Tuileries deviennent le tombeau de la monarchie. Il existait encore un moyen de tirer parti de la versatilité des Parisiens et des restes de popularité de la famille royale.
Le comte de Provence déclare en 1789 : « l’autorité royale est le rempart de la liberté nationale et la liberté nationale la base de l’autorité royale ».
En contraste avec le roi et la reine, le comte de Provence s’enfuit de Paris dans un cabriolet le 20 juin 1791 et atteint Mons en 24 heures. Il écrira : « pour la première fois depuis 20 mois et demi je me couchais sûr de n’être pas réveillé par quelques scènes d’horreur ».
La correspondance secrète de Marie-Antoinette et du comte de Fersen révélée par le projet Rex
Personne au monde ne s’en doute et si on en a parlé, c’est si vaguement, que cela est rentré dans les 1000 et une bêtises qu’on dit chaque jour.
La Reine correspond avec Fersen depuis juin 1783 pendant les périodes où le comte suédois est absent de la cour, ce qui est particulièrement le cas entre la fin juin 1791 et le 10 août 1792 : la Reine est enfermée aux Tuileries et Fersen est à Bruxelles.
En 1982, la France achète cette correspondance, une soixantaine de lettres aujourd’hui conservées aux Archives nationales. Ces documents ont donné aux scientifiques plusieurs champs d’investigation où les sciences dures et les nouvelles technologies viennent croiser les questionnements historiques. Une partie de ces lettres est chiffrée, ce qui signifie codée et quelques-unes comportent un texte masqué par un caviardage, c’est-à-dire par un ensemble de boucles et de traits soigneusement posés sur la ligne sous-jacente, à ne pas confondre avec une rature ou un repentir d’écriture.
La plupart des systèmes de chiffrage sont simples : un mot est remplacé par un autre, ou par un chiffre, suivant une liste que détient chacun des correspondants.
Par exemple, le chiffre 2 signifie le roi. Marie-Antoinette et le comte de Fersen utilisent un chiffre sophistiqué qui a été publié en 1931. Les derniers passages encore inédits ont été révélés en 2009 par deux mathématiciens cryptologues. Mais il restait la question des passages masqués. Allait-il révéler une relation amoureuse entre la reine et le comte suédois, sujet qui a fait couler beaucoup d’encre depuis le XVIIIe siècle. L’autrichienne entretenait-elle des compromissions avec l’étranger ?
La relance du projet est venue avec une autre approche, l’étude des matériaux plutôt que des spéculations sur le texte et l’utilisation rigoureuse de nouvelles technologies jusque-là réservées à l’archéologie ou à des corpus plus anciens.
Les matériaux concernés sont très simples : du papier à base de chiffon (de la cellulose) et de l’encre dite métallo-gallique à base d’eau, de la gomme arabique pour le liant, de la noix de galle, qui donne la couleur plus ou moins noire et des sels métalliques à base de fer, de cuivre ou de zinc. Bien sûr, pas de carbone 14, ni de techniques mises en œuvre pour les palimpsestes, ces parchemins grattés et réutilisés.
À l’issue du projet, le contenu des parties caviardées de 8 lettres sur 15 a pu être révélé. On peut conclure que c’est Fersen qui a caviardé les lettres et non un de ses lointains descendants comme on le pensait. Les passages décryptés sont en effet compromettants, car la plupart sont de nature amoureuse. Marie-Antoinette et Fersen se disent leurs sentiments en des termes non équivoques et, pour la première fois, on peut lire le comte dévoiler son amour à la Reine. Les passages raturés se trouvent au début et à la fin des lettres. Ils nous font entendre des paroles d’amour que les deux amants échangeaient lorsqu’ils étaient ensemble, » mon cher tendre ami ». Leur conversation, même masquée, n’utilise aucun terme du registre sexuel ou physique.
Rien ne peut supposer une trahison envers la France ou des paroles déplacées vis-à-vis du roi. Le comte suédois a certainement voulu protéger son image et celle de la Reine en supprimant les lignes qui témoignent de leur rêverie amoureuse quand la situation politique commandait de garder publiquement une attitude digne et ferme. Ces passages émouvants doivent être replacés dans l’intégralité du contenu des lettres : Marie-Antoinette s’y dévoile avec sa complexité de femme, de reine et de mère, amoureuse certes, mais engagée dans une démarche visant à se sauver, à sauver le roi et la monarchie. Du côté de Fersen, les passages caviardés auraient fortement déplu à son père, à qui il cache sa passion amoureuse pour la reine de France.
La scène internationale et la diplomatie secrète
Si la France conserve une indéniable puissance en Europe grâce à sa population nombreuse, elle ressort très affaiblie de son soutien à la guerre d’indépendance américaine qui a contribué à la victoire de ses alliés, les États-Unis mais le coût de ce long conflit a mis le royaume au bord de la banqueroute, ce qui a incité Louis XVI à convoquer les États généraux.
En 1789, la France est en paix avec ses voisins, au moment même où des événements surgissent à l’intérieur.
Dès octobre 1789, le couple Royal s’efforce de composer avec l’Assemblée nationale pour regagner sa confiance. Pourtant au même moment, Louis XVI envoie au roi d’Espagne une protestation solennelle contre tous les actes contraires à l’autorité royale. D’emblée, il installe dans un double jeu.
La Révolution n’inquiète pas encore l’Europe. Cependant, les députés entendent élever leurs prérogatives ; dans la Constitution, sur proposition du roi, seule l’Assemblée aura le droit de voter une déclaration de guerre. La Constituante répudie le droit de conquête.
Occupés à réformer la France, les députés engagent une politique pacifique. Certes, les tensions ne manquent pas lors de l’abolition des droits seigneuriaux qui lèsent des princes allemands possédant des terres en Alsace. Mais des indemnités sont versées aux contempteurs.
La politique extérieure de la France dépend aussi de sa puissance militaire. Une grande prudence s’impose en raison des troubles dans les armées privées de leur chef et composées de soldats acquis aux idées révolutionnaires.
En parallèle, Louis XVI initie une politique secrète car il a le sentiment de perdre une grande part de son autorité. La Constitution civile du clergé inquiète ce pieux catholique. Le roi s’appuie sur d’anciens ministres comme le comte de Breteuil, Bouillé, ou même Mirabeau. La mort de ce dernier, le 2 avril 1791 le prive néanmoins d’un conseiller précieux.
Marie-Antoinette de son côté, continue à correspondre avec Mercy-Argenteau, basé à Bruxelles, pour informer son frère, l’empereur Léopold II, dont elle espère le soutien.
Un système complexe de correspondances secrètes se met ainsi en place entre la France et les pays étrangers. Les souverains français interrogent leur interlocuteur, cherchent des alliés, auprès d’informateurs étrangers, explorent des pistes nouvelles et certaines contradictions apparaissent.
Louis XVI utilise cette méthode pour s’opposer à une Assemblée qui lui apparaît comme une ennemie de la monarchie à l’intérieur du Royaume. Les députés au contraire ont la conviction de parler au nom de la nation française.
Des actions secrètes s’orientent vers une préparation de la fuite du couple royal loin de Paris. Les projets se multiplient ainsi que leurs partisans. Par contre, en Europe, les souverains étrangers ont d’autres préoccupations que d’intervenir contre la Révolution française. Ce sont les émigrés, en particulier le comte d’Artois qui poussent les souverains à se positionner.
Après la fuite de Varennes, l’Autriche et la Prusse s’inquiètent. L’empereur pousse les cours européennes à sauver la famille royale française.
Alors que le roi prête serment à la Constitution, l’Assemblée législative élue en octobre 1761, formée de députés nouveaux, n’est pas hostile à une guerre contre les ennemis de la Révolution. D’autres, effrayés par la montée de la violence entendent défendre la monarchie.
Des intérêts privés entraînent le souverain vers une escalade internationale. Il semble que Louis XVI ait pensé pouvoir être un médiateur entre l’Assemblée et les têtes couronnées.
L’empereur sort de sa réserve et donne des prétextes pour la marche à la guerre. Chaque puissance y va de sa proposition. La mort de l’empereur Léopold II, le 1 mars 1792, accélère la marche vers la guerre. Son fils, François II, s’avère très hostile aux idées révolutionnaires. L’alliance entre la Prusse et l’Autriche laisse Catherine de Russie libre d’intervenir en Pologne. On espère une guerre courte contre la France pour rétablir l’autorité en Europe.
Très secrètement, en février 1792, Fersen rencontre Marie-Antoinette et Louis XVI aux Tuileries. Celui-ci refuse catégoriquement tout nouveau projet d’évasion, mais il demande de faire savoir aux puissances européennes, qu’il n’est plus libre de ses déclarations officielles. Marie-Antoinette, ayant des informations sur les préparatifs militaires, les transmet à Vienne. Elle fait passer au comte suédois des notes sur des discussions aux Tuileries. La Reine se risque ainsi à une forme de trahison.
Puis tout s’accélère. L’assemblée vote, sur la proposition de Louis XVI, la guerre au roi de Bohême et de Hongrie, et non à l’empereur ni à l’empire. La Prusse, liée par son traité avec l’Autriche, déclare la guerre à la France et le roi de Piémont-Sardaigne se prépare à combattre. La France est menacée du Nord au Sud. Dumouriez part diriger les opérations. Il suppose que la campagne sera facile.
Le 20 juin 1792, Louis XVI doit affronter une nouvelle journée révolutionnaire qui a vu l’invasion violente des Tuileries, mais il a su calmer les esprits.
Après le manifeste du duc de Brunswick le 25 juillet, une 2e insurrection balaie la monarchie le 10 août 1792. Louis XVI et sa famille sont emprisonnés. Alors que les armées étrangères entrent en France, l’invasion déclenche les massacres de septembre.
Le recul des Prussiens à Valmy, modeste avancée militaire, constitue une grande victoire morale. Les volontaires, peu nombreux alors, ont montré leur attachement à la Révolution. La France saura se défendre.
Le 21 septembre 1792, une nouvelle assemblée, la Convention, décrète qu’elle abolit la royauté.
La scène parisienne et la chute de la monarchie
« Tout est laid, ici, maman ! – Mon fils, lui répondit sa mère, Louis XIV y logeait et s’y trouvait bien. Nous ne devons pas être plus difficiles que lui. » Joseph Weber 1804
Cette dernière partie de l’ouvrage entend montrer la vision du peuple qui, dès le lendemain du transfert de la famille royale aux Tuileries, veut jouir du fruit de sa victoire et contempler ses otages dans leurs cages dorées.
L’Assemblée nationale, établie dans la salle proche du manège, travaille à la mise au point d’un texte constitutionnel alors que la situation intérieure continue de se dégrader.
Les clubs représentent un poids politique prépondérant, notamment celui qui réunit toute la gauche, les Jacobins. Les journaux prolifèrent. Un certain désordre gagne toute la France. L’armée est gagnée par l’indiscipline alors que les réformes de la Constituante abolissent toute l’organisation judiciaire et provinciale de l’Ancien Régime.
La méfiance demeure grande, tant à l’assemblée qu’à la cour.
Pourtant la fête de la fédération a bien eu lieu. Le 14 juillet 1790, au Champ-de-Mars de Paris, une gigantesque fête de l’unité nationale mobilise l’Assemblée constituante, des représentations des districts et de nombreuses unités militaires. Les corps constitués, la famille royale, une immense foule couvrant le coteau de Passy et la colline de Chaillot, 50 000 hommes défilent devant la monarchie. Talleyrand, évêque d’Autun, officie sur l’autel de la patrie, dressé au milieu du Champ-de-Mars, puis bénit les drapeaux. Lafayette, promu major général de la fédération, prononce le serment civique « à la nation, au roi, et à la loi ».
La crise religieuse prend le relais. La constitution civile du clergé organise une Église nationale, indépendante du monarque et de Rome. Sa condamnation par le pape achève un certain esprit de conciliation. Un schisme sépare les prêtres jureurs et les non jureurs. La volonté de la famille royale de faire leurs Pâques au château de Saint-Cloud, entraîne une radicalisation des clubs et de la presse populaire.
A Varennes-en-Argonne, on crie, après l’échec de la fameuse fuite de la famille royale : « Il n’y plus de roi ! ».
La foule envahit les Tuileries. La rupture est consommée. Une vague d’hostilité grandit contre le roi mais aussi contre le régime monarchique. La République est demandée par l’extrême gauche.
Des documents d’archives, des gravures, des œuvres d’art, des objets et des pièces de mobilier des Tuileries, sont ici donnés à voir, avec une lumière particulière sur le quotidien du couple royal, la correspondance secrète de Marie-Antoinette et le comte suédois Axel de Fersen mais aussi une certaine l’intimité d’un château aujourd’hui disparu.
Cet ouvrage intéressera tous les passionnés de la monarchie finissante, de la Révolution française, au moment où tout bascule. Les professeurs du secondaire seront particulièrement heureux de trouver des documents commentés variés, parfois inédits afin d’illustrer leurs cours sur le sujet.