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Zaha Hadid

Margherita Guccione,

Actes Sud éditions Grands architectes", , traduit de l’italien par Christine Piot, 2010, 120 pages , 23 euros

Dans cette collection, on retrouve une dizaine de titres et chacun consacré à un artiste majeur comme Alvar Aalto ou Renzo Piano. Le format du livre est agréable et effectue un compromis intéressant entre qualité des reproductions et prix de l’ensemble. En un peu plus de 100 pages, l’auteur propose de découvrir sous plusieurs angles un architecte. Ce livre est la traduction d’un livre italien. Parmi les stars actuelles de l’architecture, Zaha Hadid tient une place de choix. Cette irakienne de naissance et anglaise d’adoption a tracé un sillon bien particulier dans le monde de l’architecture. Elle est par exemple la première lauréate du prix Pritzker en 2004 considéré souvent comme le prix Nobel de l’architecture. Un premier portfolio conduit à la présentation de Zaha Hadid dont le style a souvent été qualifié de déconstructiviste.

Une introduction pour connaître Zaha Hadid

En quelques pages, il s’agit de dégager les lignes de force de son travail. Parmi elles retenons les trois clés de lecture suggérées par Margherita Guccione. Tout d’abord la façon qu’a l’architecte de transposer dans « l’espace les principes de l’ère de l’information comme la fluidité ». Elle évoque aussi sa façon de mélanger des principes contraires comme plein et vide ou solide et fluide. Enfin, elle insiste sur sa façon de surprendre par ses constructions et leur insertion toujours très particulière dans l’espace existant. Le texte se révèle assez compact et assez théorique. Une chronologie classique en trois pages complète la présentation de Zaha Hadid.

Découvrir ou retrouver les réalisations

Une quarantaine de pages donne ensuite à voir les réalisations de cette architecte et c’est sans doute là l’essentiel. En quatre pages très illustrées, le livre propose les constructions de Zaha Hadid de façon chronologique. On peut s’arrêter par exemple sur la première à savoir la caserne de pompiers visible au Vitra design museum. Pour l’avoir visité, il s’agit véritablement là d’une expérience architecturale. On est sans cesse étonné par les volumes, les perspectives et l’on s’interroge tout de même sur la fonctionnalité d’un tel lieu. Pour le qualifier l’auteur parle d’un « intérieur défini par une succession de murs qui s’inclinent, se fractionnent et s’écartent créant une spatialité dynamique et fluctuante ». En confrontant l’expérience et le texte, on est sans doute face à la limite du livre. Le langage peine forcément à rendre compte du sentiment reçu lors d’une visite.
Quelques pages abordent aussi les projets qui témoignent de son succès actuel. Parmi eux remarquons la gare de chemin de fer Alta velocita. Les quelques images virtuelles proposées montrent une construction toute de fluidité.

La pensée et les critiques

Il s’agit en réalité de deux parties différentes dans le livre, mais qui peuvent se lire en regard. Néanmoins on peut regretter qu’il s’agisse là en fait de compilations de textes déjà parus mais sans doute peu facilement accessibles comme celui issu d’un catalogue d’exposition. Parfois le texte a été légèrement revu (ainsi l’analyse du Maxxi musée national des arts du XXI e siècle de Rome). L’ensemble n’occupe au total que quelques pages.

Hadid vue par….

Le livre offre également des regards variés sur les réalisations de l’architecte. Sur une vingtaine de pages, on découvre ou redécouvre d’autres angles sur le musée des sciences de Wolfsbourg par exemple ou encore l’incroyable siège de BMW. Comme les références ne sont citées qu’au début du chapitre, on peut feuilleter cette partie et repérer les caractéristiques du style Zaha Hadid, navigant sans indication d’une réalisation à l’autre.

Il faut donc bien savoir ce que l’on a entre les mains : un catalogue des réalisations de l’architecte, mais le mieux est évidemment de les voir en vrai. Entourées de textes, on se rend alors compte combien l’architecture gagne à être vue ou vécue directement. C’est donc un tour d’horizon agréable, mais finalement à l’issue de ce livre, on en vient forcément à s’interroger sur la manière de parler d’architecture.

© Jean-Pierre Costille

A propos de l'auteur

Jean-Pierre Costille

Professeur agrégé d'histoire-géographie au lycée Jules Haag de Besançon (25). Professeur Formateur à l'Inspe de Franche-Comté. Responsable du domaine Patrimoine dans l'académie de Besançon. Professeur au Cours Hôtelier de Besançon Né en 1971.

ZAHA HADID

À paraître en août 2010 chez Actes Sud

Margherita Guccione, traduit de l’italien par Christine Piot (parution août 2010)

Cet ouvrage sera présenté par Jean-Pierre Costille

Voir ses articles sur la Cliothèque

http://www.clio-cr.clionautes.org/spip.php?auteur228

ZAHA HADID. « Grands architectes »,
ARCHITECTURE
ZAHA HADID
« Grands architectes »
Margherita Guccione, traduit de l’italien par Christine Piot
Pour mieux comprendre le parcours, l’oeuvre et la pensée de l’architecte anglo-irakienne, figure du mouvement déconstructiviste et première lauréate du prix Pritzker en 2004.

Irakienne de naissance et anglaise d’adoption, diplômée en mathématiques à Beyrouth, Zaha Hadid a étudié l’architecture à la prestigieuse Architectural Association School of Architecture de Londres, où elle n’a pas tardé à enseigner. Après avoir collaboré à l’Office for Metropolitan Architecture de Rem Koolhaas et Elia Zenghelis, elle a ouvert sa propre agence à Londres, en 1979.

Quand elle fait son apparition sur la scène internationale au début des années 1980, d’emblée se profile sa carrière de star de l’architecture. Les ingrédients du succès sont déjà réunis : elle est une femme talentueuse, à cheval sur deux cultures. Très vite elle est fascinée par les avant-gardes artistiques du xxe siècle: sa démarche architecturale placée sous le signe d’une esthétique anticonventionnelle et visionnaire emprunte donc un parcours créatif extrêmement personnel.

Zaha Hadid n’est pas seulement architecte: elle est également peintre et designer, et explore avec une grande aisance des disciplines très diverses. Son travail se développe dans un univers culturel très ouvert et hétérogène qui mêle les influences du monde arabe aux abstractions des suprématistes russes (Malevitch), la rigueur du Bauhaus aux recherches de l’art informel et du pop art, une tendance déconstructiviste à un modernisme animé par les concepts mathématiques de champ et de flux. Il en résulte, après trente années d’activité dans le monde entier, une nouvelle façon de concevoir l’espace architectural : celui-ci est saturé d’énergie, changeant et attirant, libéré de toutes données cartésiennes, généré par des lignes de force, et ses géométries dynamiques préfigurent les paysages fluctuants du futur. En 2004, Zaha Hadid est la première femme à recevoir le prestigieux prix Pritzker, équivalent du prix Nobel en architecture.

Ses principaux édifices en France : terminus du tramway Strasbourg-Hoenheim – Pierres Vives (archives départementales, bibliothèque départementale et office départemental des sports), Montpellier – Tour CMA-CGM siège social du 3e armateur mondial à Marseille.

A propos de l'auteur

Bruno Modica

Agrégé d'histoire, Chargé du cours d'histoire des relations internationales Prépa École militaire interarmes (EMIA) Chargé du cours de relations internationales à la section préparatoire de l'ENA. (2001-2006) Enseignant à l'école supérieure de journalisme de Lille entre 1984 et 1993. Rédacteur/correcteur au CNED de Lille depuis 2003. Correcteur de la prépa. Sciences-po Paris. Master 1. Rédacteur CAPES ( CNED Vanves) Rédacteur du cours prépas IEP Professeur d'histoire-géographie au lycée Henri IV …

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