Une introduction pour connaître Zaha Hadid
En quelques pages, il s’agit de dégager les lignes de force de son travail. Parmi elles retenons les trois clés de lecture suggérées par Margherita Guccione. Tout d’abord la façon qu’a l’architecte de transposer dans « l’espace les principes de l’ère de l’information comme la fluidité ». Elle évoque aussi sa façon de mélanger des principes contraires comme plein et vide ou solide et fluide. Enfin, elle insiste sur sa façon de surprendre par ses constructions et leur insertion toujours très particulière dans l’espace existant. Le texte se révèle assez compact et assez théorique. Une chronologie classique en trois pages complète la présentation de Zaha Hadid.
Découvrir ou retrouver les réalisations
Une quarantaine de pages donne ensuite à voir les réalisations de cette architecte et c’est sans doute là l’essentiel. En quatre pages très illustrées, le livre propose les constructions de Zaha Hadid de façon chronologique. On peut s’arrêter par exemple sur la première à savoir la caserne de pompiers visible au Vitra design museum. Pour l’avoir visité, il s’agit véritablement là d’une expérience architecturale. On est sans cesse étonné par les volumes, les perspectives et l’on s’interroge tout de même sur la fonctionnalité d’un tel lieu. Pour le qualifier l’auteur parle d’un « intérieur défini par une succession de murs qui s’inclinent, se fractionnent et s’écartent créant une spatialité dynamique et fluctuante ». En confrontant l’expérience et le texte, on est sans doute face à la limite du livre. Le langage peine forcément à rendre compte du sentiment reçu lors d’une visite.
Quelques pages abordent aussi les projets qui témoignent de son succès actuel. Parmi eux remarquons la gare de chemin de fer Alta velocita. Les quelques images virtuelles proposées montrent une construction toute de fluidité.
La pensée et les critiques
Il s’agit en réalité de deux parties différentes dans le livre, mais qui peuvent se lire en regard. Néanmoins on peut regretter qu’il s’agisse là en fait de compilations de textes déjà parus mais sans doute peu facilement accessibles comme celui issu d’un catalogue d’exposition. Parfois le texte a été légèrement revu (ainsi l’analyse du Maxxi musée national des arts du XXI e siècle de Rome). L’ensemble n’occupe au total que quelques pages.
Hadid vue par….
Le livre offre également des regards variés sur les réalisations de l’architecte. Sur une vingtaine de pages, on découvre ou redécouvre d’autres angles sur le musée des sciences de Wolfsbourg par exemple ou encore l’incroyable siège de BMW. Comme les références ne sont citées qu’au début du chapitre, on peut feuilleter cette partie et repérer les caractéristiques du style Zaha Hadid, navigant sans indication d’une réalisation à l’autre.
Il faut donc bien savoir ce que l’on a entre les mains : un catalogue des réalisations de l’architecte, mais le mieux est évidemment de les voir en vrai. Entourées de textes, on se rend alors compte combien l’architecture gagne à être vue ou vécue directement. C’est donc un tour d’horizon agréable, mais finalement à l’issue de ce livre, on en vient forcément à s’interroger sur la manière de parler d’architecture.
© Jean-Pierre Costille